Ressources, sanctuaires et « nature(l) » dans les processus d’aménagement des territoires périphériques. Patrimonialisation par le bas et par le haut du paysage de Samandag (Hatay, Turquie).

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TítuloRessources, sanctuaires et « nature(l) » dans les processus d’aménagement des territoires périphériques. Patrimonialisation par le bas et par le haut du paysage de Samandag (Hatay, Turquie).
Abstract

En considérant l’histoire singulière de la province de Hatay (Turquie), et le récent intérêt du gouvernement dans les dynamiques d’intégration territoriale et de développement (urbaine, administrative, énergétique, culturelle…), cette proposition de présentation fait suite à mes interrogations sur le paysage comme patrimoine vivant et hérité (Tornatore, 2017) dans une géographie considérée jusque-là comme « périphérique », en transformation rapide. Depuis 2003, la Turquie de l’AKP cherche à s’inscrire dans l’économie globale à travers des valeurs à la fois néo-libérales et conservatrices, qui s’accompagnent de politiques d’aménagement du territoire et de patrimonialisation (Deliancourt, 2015). Elles résultent en la marchandisation, la privatisation et la mise « mise sous cloche » du patrimoine et des lieux dits naturels, mais aussi en leur perte de repères, de sens et/ou mise en concurrence entre communautés locales et acteurs locaux, ou même entre communautés locales.
Résultant de l'action humaine, le paysage façonne et influence également les pratiques qui font exister une compréhension de l’environnement et du monde, parfois même un système de (sur)vie (Descola, 2020 ; Tsing, 2017). A travers un questionnement quant à l’impact de ces 20 ans sur la transmission de l’identité et de la mémoire collective liés aux espaces des communautés arabophones, je m’intéresserai au réinvestissement symbolique et matériel de certains de ces espaces et produits perçus entre « sauvages » et naturels (anthropisés). Malgré une production d’archives peu existante, et le peu de chiffres et données statistiques, j’analyserai les enjeux de l’évolution du rapport de l’habitant.e à sa proximité dans un territoire rural ainsi qu’à la production de nouveaux sens et valeurs dans les logiques de l’imaginaire et des attentes traditionnelles et contemporaines.
Pour cela, j’essaierai de retracer une certaine perception du paysage du Sud de la région à travers des sources à la fois « vivantes » et personnelles (histoire orale, vidéos, interviews, participation à des événements et visite de lieux). Je suivrai notamment le parcours de femmes à la recherche d’herbes sauvages et endémiques dans les monts surplombant le village de Kuşalanı et Samandag (thym, sauge, genêt, centaurée) et le discours des habitant.es à propos des animaux domestiques et « sauvages » tels que les chacals et serpents (Leong, 2009). Je me pencherai également sur l’évolution de la compréhension du « naturel » par le biais de coopératives récentes et des politiques locales sur les parcs et réserves (Milleyha Kuş Cenneti ou Paradis des Oiseaux, rivière de l’Oronte) (Özşahin, 2013), produisant du néo-territoire. Au fil de mes entretiens et de mes rencontres, j'en viens à me demander si ces transformations des paysages, n’entraînent pas la désémantisation du rapport des autochtones à l'espace ? Dans ce territoire marginal, cela ne signifie-t-il pas la disparition des seules archives permettant d'attester de pratiques collectives et dépossessions ultérieures ?
(French or English for presentation)

Autors
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Verdda Kimyonok EHESS vkimyonok@gmail.com
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